En tant qu’acteur de la prévention des risques professionnels, nous sommes conscients des enjeux et obligations auxquels nous devons faire face. L’État comme les entreprises exercent des responsabilités, souvent communes, et nous œuvrons pour permettre la sécurité sur les lieux de travail.
Deux décès par jour en France : un nombre d’accidents du travail graves et mortels encore trop élevé
Deux personnes meurent chaque jour d’un accident du travail en France. Une statistique choc qui montre l’urgence de prendre en considération la prévention des risques.
En 2021, l’Union européenne a enregistré 2,88 millions d’accidents du travail non mortels avec un arrêt de travail de quatre jours minimums, ainsi que 3 347 accidents mortels.
Malgré une forte implication de l’État et des entreprises en termes de prévention, la France se situe parmi les pays européens les moins performants en matière de sécurité au travail.
Plus de 650 décès annuels liés à des accidents du travail sont recensés.
Bien qu’une baisse importante du nombre des accidents du travail graves et mortels ait été constatée ces dernières décennies, notamment grâce à l’amélioration de la prévention, un plancher semble avoir été atteint depuis 2010.
Avec une moyenne de 3,3 décès pour 100 000 employés, (contre une moyenne de 1,8 dans l’UE), la prévention des risques professionnels reste un enjeu majeur pour l’État et pour les entreprises.
Qu’est-ce qu’un accident du travail grave et mortel ?
Un accident du travail se réfère à un événement imprévu qui se produit pendant l’exercice d’une activité professionnelle et qui entraîne des dommages corporels ou psychologiques pour la personne concernée, peu importe la cause de l’accident.
La caractéristique essentielle d’un accident du travail est sa survenance subite, ce qui le distingue des maladies professionnelles. On considère qu’un accident du travail est grave lorsqu’il laisse des séquelles durables pour la victime, telles que des fractures, des amputations, des brûlures graves ou des commotions cérébrales.
Selon l’INSEE, un accident du travail est considéré comme grave lorsqu’il entraîne l’incapacité temporaire ou permanente du travailleur ou son décès. La CNAM, quant à elle, considère qu’un accident du travail est grave lorsqu’il entraîne une incapacité permanente partielle d’au moins 10%.
La manutention manuelle en ligne de mire des risques d’accidents du travail ?
→ Le risque de manutention manuelle
La manutention manuelle est à l’origine de 50% des accidents du travail dont l’écrasement, les heurts et collisions avec objet ou les coupures et amputations rendent ce risque mortel pour 18% des décès en 2021 (Source Ministère du travail, de la santé et des solidarités)
→ Le risque de chute de hauteur
Chaque année, les chutes de hauteur sont une cause majeure de mortalité au travail ainsi que d’incapacité permanente. La chute de hauteur est une chute subie par les personnes situées en élévation (toitures, élévateurs, escabeaux, marchepied, etc…) ou en bordure d’une ouverture dans le sol (tranchées, fosses, etc.).
→ Le risque lié à l’utilisation de machines
Les machines sont des équipements de travail motorisés, constitués d’un système d’entrainement, de pièces et d’organes liés entre eux dont au moins un est mobile (ex : machines d’atelier, machines mobiles, machines de levage…).
De ce fait, les machines sont complexes et susceptibles de générer des risques graves pour la sécurité des travailleurs qui les utilisent, en particulier en cas de défauts de conformité dans la conception ou de manquement concernant leur maintenance.
→ Le risque routier
Chaque année, les accidents routiers professionnels sont nombreux et constituent la première cause de mortalité au travail si l’on tient compte des accidents de trajet.
Les jeunes parmi les plus exposés : les facteurs aggravants des accidents (Source Ministère du travail, de la santé et des solidarités)
→ Des secteurs professionnels surreprésentés
Certains secteurs professionnels présentent un taux d’accidents du travail graves et mortels plus élevé que la moyenne. Parmi eux, les secteurs de l’agriculture, de la construction, de l’industrie, des transports sont particulièrement touchés.
→ L’âge, un facteur d’exposition et de sinistralité
Les jeunes qui démarrent dans l’entreprise, quel que soit leurs statuts sont particulièrement exposés. Leur manque d’expérience professionnelle et leur méconnaissance de l’environnement de travail dans lequel ils évoluent, conduisent à un taux d’accident du travail plus élevé que les autres catégories d’âge.
→ Ancienneté dans le poste et certaines formes d’emploi comme facteurs de risque
Près de 15 % des accidents graves et mortels surviennent au cours des trois premiers mois suivant l’embauche et un quart des accidents du travail concernent des salariés ayant moins d’un an d’ancienneté.
Les statistiques montrent que les travailleurs de l’intérim, du travail saisonnier, en détachement ou les indépendants, apparaissent plus particulièrement vulnérables face aux accidents du travail. Ce type de relation de travail ne permet pas toujours d’intégrer les actions de prévention primaires qui sont mises en place pour les autres travailleurs des entreprises.
2,5 Md€ de prestations versées : des enjeux majeurs pour l’état et les entreprises
Pour l’État et les entreprises, la prévention des risques professionnels s’inscrit dans une perspective de développement durable et de responsabilité sociétale.
Les accidents du travail peuvent entraîner des conséquences graves pour la santé physiques et mentales, voire causer la perte de vies humaines.
L’État a donc l’obligation de veiller à la protection de la santé et de la sécurité des travailleurs et met pour cela en place des réglementations et des lois.
Pour les entreprises, assurer sa conformité aux lois et aux normes de sécurité est donc un enjeu majeur pour éviter les sanctions, les pénalités et les litiges juridiques.
Les accidents du travail représentent un coût considérable pour les entreprises, la société et l’économie en général. Ils se traduisent par des dépenses liées aux soins de santé, à la réparation des dommages matériels, à la perte de productivité et aux indemnités versées aux travailleurs blessés.
Par ailleurs, lorsque le nombre d’accidents du travail augmente dans votre entreprise, votre cotisation employeur augmente aussi. Mettre en place une démarche de prévention des risques professionnels a donc un effet bénéfique sur la santé financière de l’entreprise.
En 2021, ce sont pour les seuls salariés du régime général :
è 48 millions de journées de travail perdues
è Plus de 51 millions de jours d’arrêt de travail
è 35 000 déclarations d’incapacité permanente et 39 000 si l’on ajoute les salariés du régime Agricole
è Plus de 2,5 milliards de prestations versées par l’assurance maladie.
Enfin, l’État et les entreprises se doivent de préserver une image positive du point de vue du respect des droits des travailleurs. La prévention des risques professionnels contribue à renforcer cette image et à favoriser la confiance des investisseurs et des partenaires nationaux et internationaux.
Certigo, accompagne les entreprises et leurs collaborateurs dans la prévention des risques professionnels en proposant des formations et un accompagnement sur une large partie du territoire français.
Le mois prochain, retrouvez-nous pour aborder de quelles façons la prévention est indispensable pour faire reculer le nombre d’accidents du travail graves et mortels au sein des entreprises et comment nous, acteurs de cette prévention, nous l’intégrons dans nos plans de formations.
Source : Statista, INRS, Gouvernement